C'est compliqué à avouer. Mais je le fais, parce qu'il faut mettre des mots sur ses propres maux. Parce qu'en ce moment rien ne va. J'ai plus l'impression de subir qu'autre chose. Parce que ça fait un an que j'avance pas. Non vraiment ça ne va pas. Je suis malade, c'est pas physique, c'est mental. J'ai un souci au creux de ma tête, là où ça bouillonne, là où ça réfléchit trop. On me le dit, on me le répète "Toi, tu penses trop, vraiment trop". Je pleure pour un rien, je me mets en colère pour rien. Je broie du noir, j'ai des envies de disparaître, de couper tout contact avec le monde, qu'on m'oublie, qu'on ne m'appelle plus et qu'on me laisse tranquille.
J'veux être oubliée pour qu'on se souvienne de moi. Parce qu'en plus de trop penser, j'espère trop, en soi c’est rien, mais à force ça me tue. J’ai vraiment mal quand je réalise que je ne compte pas. Que face aux gens que j’aime, je ne compte pas autant, que je ne suis rien.

J’ai envie d’exister. Je me sens tellement seule, personne n’a l’air de comprendre.

Quand j’aime, je me dévoue. Je suis une marionnette, une pâte qu’on modèle à sa façon, à ses humeurs. J’ai l’impression d’avoir monter un film, d’avoir placer le décor. Tu avais un rôle à jouer et tu connaissais pas ton texte. Et pourtant tu as aimé jouer avec moi. On a tous une maladie qui porte un prénom, et la mienne porte le tien. Je suis malade à cause de toi, petit à petit je réalise que tout ce qui m’arrive t’est lié. Le manque de confiance, de repères, mais également la perte d’espoir et de confiance envers d’autres hommes. Tu m’as assombrie. Je t’en veux tellement d’être resté. Tu aurais dû me lâcher, me laisser en paix. Tu crois réellement que je tourne la page ? Bien sûr qu’elle est tournée, mais j’ai du mal à ouvrir un livre. Avec tous mes mensonges, sur moi, ma vie, j’ai l’impression de me construire une barrière, une armure, pour que tu ne m’atteignes plus mais au fond ça me blesse plus moi parce que je réalise que je suis faible puisque je me crée une vie.

Ma maladie porte ton nom et son symptôme c’est la désillusion.

 

Tu sais que je vais mal, mais tes réactions sont justes étonnantes, tu te moques, tu ris de ma vie. Alors que moi j’accoure quand tu es en détresse, à chacun de tes appels je suis là, je voulais être là. Je voulais te montrer que tu pouvais compter sur moi, que quoi qu’il arrive, malgré les antécédents, je suis toujours là.

J’accoure parce que je suis malade. Et il y’a quoi comme remède à cette amère déception et cette solitude ? Je me sens mal.

C’est quoi ma manie de toujours tourner en rond en regardant derrière moi ? Moi la vie, j’y crois. J’espère.

 

Tu sais chère maladie, j’ai compris, et c’est fini. Je ne joue plus. Ca ne me fait plus sourire de tester le destin, de jouer avec le feu, d’attendre ou d’espérer, de croire à un futur d’avancer dans l’imaginaire. Non j’ai des yeux, j’ai un cœur, j’ai vu, j’ai bien compris. Et c’est bel et bien terminé, ces jeux, cette amitié, cette ambiguïté.

 

Au final, j’ai avancé, même si je me vois reculer, c’est juste une impression  et cette tendance à me dévaluer. Je vais mieux me sentir désormais. Je sais ce que je veux. Tu ne comptes plus. Amis, amour, je m’en contrefous aujourd’hui. A mes yeux tout disparaît. Il restait une infime partie de moi vers toi, désormais je suis vide.

Mes félicitations, tes mots méprisants m’ont soigné.
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